jeudi 5 avril 2007

Comparaison... de « La Bohème » (3)

2. Livret

3. Mise en scène de Jonathan Miller

Bien que régulièrement reprise à l'Opéra National, c'est une mise en scène sans grande originalité. Elle « ne brille guère par son invention »(5), et elle ne propose aucune réponse à mes questions. Elle suit assez fidèlement le livret, sans créativité ni crédibilité, et ne tente nullement de remédier aux contradictions du livret.

D'abord, le décor immense paraît complètement incongru. Il est cent fois plus grand qu'une mansarde « véritable ». Le plafond est tellement haut qu'on ne voit même pas s'il est en pente. Sur les grands murs, il y a des affiches gigantesques, et la porte et la fenêtre sont également colossales. Si l'on ne connaissait pas l'opéra, on ne saurait pas que c'est dans une mansarde que l'action se déroule. Étant donnée la taille générale des salles d'opéra du monde, ce genre d'« erreur » est assez fréquent dans des mises en scène de La Bohème, mais dans cette version, la proportion semble encore plus exagérée.

Par contre, les objets petits, mais importants pour la compréhension de l'histoire, tels que la bougie et la clé de Mimi sont (ou paraissent) encore plus petits et ne peuvent pas être aperçus par les spectateurs présents dans la salle, même ceux qui sont proches de la scène (ce qui était mon cas). Alors, on ne comprend pas que Mimi a perdu sa clé et que Rodolphe l'a retrouvée et cachée. On ne voit pas très bien non plus qu'il a pris sa « gelida manina » (rép. 230) en tâtonnant. En fait, presque tous les gestes des acteurs-chanteurs deviennent insignifiants, surtout dans la scène de la rencontre entre Mimi et Rodolphe où les actions sont réduites et délicates. Par conséquent, on ne peut pas obtenir une idée plus développée sur le personnage de Mimi que celle qu'on avait eu en lisant le livret.

Cependant, deux points différents des indications du livret méritent d'être appréciés :

  1. Rodolphe éteint sa bougie lui-même. Cela est beaucoup plus crédible que la bougie qui s'éteint toute seule. Comme il le dit au dernier tableau de l'opéra, il a aidé le destin (rép. 817). (6)
  2. Pendant que Benoît réclame le loyer, sa femme l'attend dans le couloir. Attendu, Benoît n'insiste pas trop quand les « quatre mousquetaires » le chasse. Autrement, un propriétaire qui abandonne aussi facilement serait peu réaliste.

Enfin, il faut signaler que l'interprétation musicale de l'orchestre et des chanteurs est excellente.

4. Mise en scène de Luigi Comencini

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